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🧠 Quand les grands patrons s’appuient sur l’IA pour penser l’avenir

  • Writer: Erick Mormin
    Erick Mormin
  • Jun 4
  • 4 min read


Par Erick Mormin - Consultant indépendant en transformation numérique

Le monde change, les méthodes aussi

Un conflit Ă©clate en Ukraine, les marchĂ©s plongent en Asie. Une pandĂ©mie surgit, l’économie mondiale se fige. Face Ă  cette accĂ©lĂ©ration du temps et Ă  l’interconnexion des risques, comment les dirigeants peuvent-ils encore anticiper ? Comment Larry Fink, patron de BlackRock, peut-il gĂ©rer les 10 000 milliards d’actifs sous gestion de son entreprise dans un monde aussi imprĂ©visible ?


La réponse tient en deux lettres : IA.

Mais pas n’importe laquelle. Une intelligence artificielle capable d’analyser en temps rĂ©el les signaux de 21 000 milliards de dollars d’actifs dans l’ensemble du systĂšme financier mondial. Son nom ? Aladdin.


Aladdin : le cerveau secret de la finance mondiale

DerriĂšre ce nom tirĂ© des contes orientaux se cache l’un des systĂšmes d’IA les plus puissants au monde. DĂ©veloppĂ© par BlackRock depuis les annĂ©es 1990, Aladdin (Asset, Liability, Debt and Derivative Investment Network) n’est pas qu’un logiciel : c’est un oracle numĂ©rique qui guide silencieusement l’économie planĂ©taire.


Les chiffres qui donnent le vertige

·       21 000 milliards de dollars d’actifs surveillĂ©s (soit l’équivalent du PIB amĂ©ricain)

·       Plus de 200 institutions financiÚres utilisatrices

·       5 000 facteurs de risque analysés simultanément

·       Des millions de scénarios testés chaque jour


Comment Aladdin “voit” l’avenir

Imaginez un systĂšme capable de : - ModĂ©liser l’impact d’une guerre sur les prix du blĂ© en 48h - PrĂ©dire les consĂ©quences d’une hausse des taux sur l’immobilier europĂ©en - Anticiper les rĂ©actions en chaĂźne d’une crise bancaire rĂ©gionale - DĂ©tecter les signaux faibles dans 10 000 sources d’information

Aladdin ne se contente pas d’analyser : il simule, teste et recommande. Quand Larry Fink prend une dĂ©cision qui affecte des millions d’épargnants, Aladdin a dĂ©jĂ  explorĂ© des milliers de futurs possibles.


Du leadership intuitif au leadership augmenté

L’ùre des patrons-oracles est rĂ©volue

Fini le temps oĂč un dirigeant charismatique pouvait s’appuyer sur son seul flair pour naviguer en eaux troubles. Les Steve Jobs et autres visionnaires solitaires cĂšdent la place Ă  une nouvelle gĂ©nĂ©ration de leaders : les dirigeants augmentĂ©s.


Ces nouveaux capitaines d’industrie ne naviguent plus Ă  vue. Ils dialoguent avec la machine, interprĂštent ses signaux, challengent ses hypothĂšses. L’intuition n’a pas disparu : elle s’enrichit de donnĂ©es massives et de modĂ©lisations complexes.


L’art du dialogue homme-machine

Larry Fink ne dit plus “j’ai le pressentiment que
” mais “selon nos modĂšles, il y a 73% de chances que
”. Cette prĂ©cision n’est pas qu’esthĂ©tique : elle transforme la prise de risque en calcul Ă©clairĂ©.

L’IA devient le conseiller ultime : toujours disponible, jamais fatiguĂ©, capable de traiter des millions d’informations simultanĂ©ment. Mais elle reste un conseiller : la dĂ©cision finale appartient toujours Ă  l’humain.


La face cachĂ©e d’Aladdin : pouvoir et opacitĂ©

Quand l’outil devient influence

Mais voici le paradoxe troublant : plus Aladdin influence les décisions, plus son fonctionnement reste opaque. BlackRock communique peu sur :

- Les algorithmes qui orientent ses analyses

- Les biais intégrés dans ses modÚles

- Les hypothÚses qui sous-tendent ses prédictions


Questions dérangeantes

Si Aladdin conseille simultanément 200 institutions qui gÚrent des milliers de milliards, ses recommandations ne deviennent-elles pas des prophéties auto-réalisatrices ?

Quand il dĂ©tecte un risque sur un secteur, et que ses 200 clients rĂ©agissent simultanĂ©ment, ne crĂ©e-t-il pas lui-mĂȘme la crise qu’il prĂ©disait ?

Qui surveille le surveillant de l’économie mondiale ?


L’urgence dĂ©mocratique

Cette concentration de pouvoir dĂ©cisionnel dans un systĂšme opaque pose une question cruciale : dans une dĂ©mocratie, peut-on accepter que des algorithmes privĂ©s orientent l’économie sans contrĂŽle public ?

L’Union europĂ©enne commence Ă  s’interroger. L’IA Act impose plus de transparence. Mais est-ce suffisant face Ă  des outils qui façonnent l’avenir de millions de citoyens ?


L’enjeu : former une gĂ©nĂ©ration de leaders Ă©clairĂ©s

Au-delĂ  de BlackRock

Cette rĂ©volution ne concerne pas que les gĂ©ants de la finance. Demain, tout dirigeant - maire, patron de PME, responsable associatif - devra composer avec l’IA. La question n’est plus “faut-il utiliser l’IA ?” mais “comment l’utiliser intelligemment ?”


Les compétences de demain

Les leaders de demain devront maßtriser trois arts délicats :

- Questionner la machine : savoir formuler les bonnes requĂȘtes

- Interpréter ses réponses : comprendre les limites et biais

- Assumer les choix : prendre la responsabilité des décisions


L’humain reste aux commandes

Larry Fink et ses pairs inaugurent une nouvelle Ăšre du leadership : ni tout-humain, ni tout-machine, mais hybride. L’IA dĂ©multiplie leur capacitĂ© d’analyse, mais elle ne remplace ni leur jugement, ni leur responsabilitĂ©, ni leur courage.


Dans cette course vers l’avenir, les gagnants ne seront pas ceux qui maĂźtrisent le mieux la technologie, mais ceux qui sauront garder leur humanité tout en exploitant la puissance de l’artificiel.

Car au final, mĂȘme guidĂ© par le plus sophistiquĂ© des algorithmes, c’est toujours un humain qui tient la barre.


Les prochaines étapes

Former les dĂ©cideurs, instaurer une gouvernance transparente des algorithmes, renforcer le contrĂŽle dĂ©mocratique de ces outils : telles sont les Ă©tapes cruciales pour faire de l’IA un levier de progrĂšs partagĂ© plutĂŽt qu’un instrument de pouvoir concentrĂ©.


Pour aller plus loin : Comment votre organisation prépare-t-elle ses dirigeants à cette révolution du leadership augmenté ?



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